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Michel Soutter est un Genevois d’origine vaudoise. Son père avait passé son enfance dans la région de sa grand-mère russe, la plaine du Kouban, non loin de la Mer Noire. La famille Soutter était rentrée en Suisse après la Révolution de 1917. Michel Soutter vit le jour à Genève le 2 juin 1932.

Après des études classiques au Collège Calvin, il publie son premier recueil de poèmes ” Pays d”enfance ” au Cahiers de jeune poésie, Genève, 1953. Et c’est l’aventure du ” Moulin à Poivre ” qui commence, un cabaret itinérant de bistrot en bistrot, avec entre autres artistes Bernard Haller, Catherine Charbon. Il est alors auteur-compositeur de chansons qu’il interprète en s’accompagnant de la guitare. Il monte à Paris, chante dans des cabarets dont ” la Colombe “.

Puis Michel Soutter décide d’arrêter la vie de chanteur et d’exilé pour rentrer à Genève. Pendant presque deux ans, il travaille sur des chantiers, dans le bâtiment. ” Cela a été pour moi une sorte de vraie vie, pleine, pas toujours facile ni agréable, mais avec des gens formidables : solides, faisant bien leur métier et qui m’ont appris à travailler minutieusement, en allant au fond des choses… “

Michel Soutter rencontre Alain Tanner qui revient d’Angleterre où il a travaillé au British Film Institute et a coréalisé un court-métrage documentaire avec Claude Goretta. Celui-ci va déterminer la carrière de Soutter en le faisant entrer à la Télévision romande. De 1961 à 1963, il sera l’assistant-réalisateur attitré de Goretta et Jean-Jacques Lagrange. Il y apprend la mise en scène et la direction d’acteur Il écrit des scénarios d’abord réalisés par Claude Goretta, puis par lui-même : “A propos d’Elvire ” est sa première dramatique réalisée à la Télévision suisse romande. En 1965, il sort son premier court-métrage ” Mick et Arthur “; en 1966, il tourne son premier long-métrage ” La Lune avec les Dents ” produit en moitié avec ses économies et pour l’autre part grâce à un mécène.

Dorénavant et durant toute sa vie professionnelle, Michel Soutter partagera son temps entre l’écriture et la réalisation de films, la mise en scène de pièces de théâtre au sein de la télévision et au Théâtre ( Théâtre de Vidy à Lausanne, la Comédie de Genève et le Théâtre de Carouge), et la réalisation d’émissions de télévision dans des genres très variés (portraits d’artistes ou d’écrivains, match de foot, concerts, enquêtes, etc.) Il a également mis en scène au Grand Théâtre de Genève ” Le Vin Herbé ” de Franck Martin et ” Gianni Schicchi ” de Puccini en 1982

Après ” Mick et Arthur “, et ” La Lune avec les dent “, il écrit et réalisera au cinéma ” Haschich “avec Edith Scob en 1968, ” La Pomme “(1969), ” James ou pas ” (1970) déjà avec Jean-Luc Bideau puis ” Les Arpenteurs ” avec Marie Dubois (1972). Pour ” L’Escapade ” (1974) il passe au 35mm couleur et dirige Jean-Louis Trintignant. Ce dernier jouera aux côté de Delphine Seyrig, Léa Massari et Valérie Mairesse dans” Repérages ” (1977). Il tourne ” L’Amour des Femmes ” (1981) avec Heins Bennent et engage Tom Novembre pour le rôle de Renart dans ” Signé Renart ” (1985).

En 1983, il réalise ” Adam et Eve ” de C.-F. Ramuz, sur un scénario de Pascal Lainé avec Jean-François Stevenin. En 1989, il réalise ” Condorcet ” d’après le livre d’Elisabeth Badinter avec Pierre Arditi, Pascale Rocard et Jacques Dufilho. Cette série de trois long-métrages de 90 minutes chacun produite par Jacques Kirsner pour TF1 sera lauréate du Sept d’or.

Michel Soutter meurt du cancer à Genève en 1991.